Une récente enquête relayée par *La Dépêche Vétérinaire* révèle un chiffre révélateur :
71 % des vétérinaires interrogés se disent favorables à une collaboration avec les ostéopathes animaliers.
Cette ouverture, bien que prometteuse, reste à structurer pour devenir un véritable modèle intégré de prise en charge globale.

Dans cet article, nous allons explorer les résultats de cette enquête, analyser les perceptions, les freins et les perspectives de la collaboration entre vétérinaires et ostéopathes animaliers.

L’ostéopathie animale : une discipline en plein essor

L’ostéopathie animale est une approche thérapeutique qui vise à restaurer la mobilité et l’équilibre du corps de l’animal grâce à des manipulations manuelles.
Elle s’adresse aussi bien aux animaux de compagnie (chiens, chats, NAC) qu’aux chevaux ou encore aux animaux d’élevage (bovins, caprins, ovins).

Reconnue en France par un cadre légal depuis 2017, l’ostéopathie animale est aujourd’hui mieux identifiée par le grand public.
Les propriétaires d’animaux y ont de plus en plus recours, notamment dans le traitement des troubles locomoteurs, des pathologies chroniques ou pour améliorer la récupération après un effort sportif.

Cette reconnaissance progressive ouvre naturellement la voie à une collaboration renforcée avec les vétérinaires, garants du diagnostic médical et du suivi global de la santé animale.

Une perception globalement positive de l’ostéopathie par les vétérinaires

Selon l’enquête, 81 % des vétérinaires considèrent l’ostéopathie animale comme bénéfique dans la prise en charge de leurs patients.
Les domaines les plus cités sont :

• les troubles locomoteurs : boiteries, raideurs, rééducation après un accident ou une chirurgie ;
• les affections chroniques : arthrose, douleurs persistantes, inconfort ;
• les troubles digestifs et respiratoires ;
• l’amélioration du bien-être global, notamment chez les animaux âgés ou sportifs.

En pratique, la majorité des vétérinaires interrogés n’hésitent pas à recommander un ostéopathe :

• 41 % déclarent le faire souvent,
• 40 % le font parfois,
• seuls 14 % affichent une perception neutre ou négative.

👉 Ce constat traduit un véritable changement de regard : l’ostéopathie n’est plus perçue comme une concurrence, mais comme une complémentarité.

Les critères de recommandation : la confiance au cœur de la collaboration

Lorsqu’un vétérinaire recommande un ostéopathe animalier, plusieurs critères déterminent son choix :

1. L’expérience clinique de l’ostéopathe (56 %) : la pratique et les résultats observés restent le critère principal.
2. La communication et le suivi des patients (48 %) : les vétérinaires attachent une grande importance à la qualité des échanges et au retour d’informations.
3. Les retours positifs des propriétaires (38 %) : la satisfaction client renforce la confiance mutuelle.
4. Les techniques utilisées (32 %) : certains vétérinaires souhaitent mieux comprendre les méthodes appliquées.

Ces critères montrent que la collaboration ne repose pas uniquement sur les compétences techniques, mais surtout sur une relation de confiance et de transparence entre praticiens.

Une volonté de collaboration, mais sous conditions

L’enquête révèle que 71 % des vétérinaires se déclarent favorables à une collaboration avec des ostéopathes animaliers. Cependant, cette volonté reste nuancée :

• 11 % envisagent une collaboration régulière,
• 60 % l’acceptent sous conditions,
• 29 % ne souhaitent pas collaborer pour l’instant.

Les conditions les plus souvent évoquées concernent :

• une meilleure connaissance réciproque des pratiques,
• la structuration de comptes rendus cliniques partagés,
• des formations croisées pour renforcer la compréhension mutuelle.

Autrement dit, la collaboration existe déjà, mais elle doit être structurée pour devenir réellement efficace.

Les obstacles à la collaboration : entre méconnaissance et inertie

Malgré cette ouverture, plusieurs freins existent pour une coopération fluide :

• Le manque d’études scientifiques probantes (31 %) : certains vétérinaires estiment que l’ostéopathie doit encore gagner en crédibilité scientifique.
• Les difficultés de communication (21 %) : le partage d’informations entre praticiens n’est pas toujours fluide.
• Le caractère ponctuel des collaborations (17 %) : les recommandations se font souvent au cas par cas, sans suivi structuré.
• L’absence de demande client (15 %) : certains vétérinaires indiquent que leurs clients n’expriment pas d’intérêt particulier.
• La méconnaissance de la discipline (13 %) : tous les vétérinaires n’ont pas été formés ou informés sur l’ostéopathie animale.

Ces freins ne sont pas insurmontables : ils traduisent surtout un besoin de pédagogie et d’organisation.

Des pistes concrètes pour améliorer la collaboration

L’étude identifie plusieurs leviers pour renforcer la coopération entre vétérinaires et ostéopathes animaliers :

1. Un meilleur échange d’informations :
   • comptes rendus ostéopathiques intégrés au dossier vétérinaire,
   • communication régulière sur le suivi des patients.
2. Des formations croisées :
   • permettre aux vétérinaires de mieux comprendre l’ostéopathie,
   • initier les ostéopathes aux bases du diagnostic vétérinaire.
3. Une communication auprès des propriétaires d’animaux :
   • expliquer la complémentarité des deux approches,
   • mettre en avant les bénéfices d’un suivi global et pluridisciplinaire.
4. Encourager la recherche scientifique :
   • développer des études cliniques sur l’efficacité de l’ostéopathie animale,
   • renforcer sa légitimité auprès de l’ensemble de la profession.

Une prise en charge globale pour l’animal : l’avenir de la médecine animale

La santé animale tend de plus en plus vers une approche intégrative, qui combine la médecine vétérinaire conventionnelle et les médecines complémentaires.
Dans ce cadre, l’ostéopathie animale a un rôle majeur à jouer.

En associant :

• le diagnostic médical précis du vétérinaire,
• l’approche fonctionnelle et holistique de l’ostéopathe,

il devient possible de proposer une prise en charge complète de l’animal, visant à la fois la guérison, la prévention et le bien-être au quotidien.

Cette enquête confirme une tendance de fond : les vétérinaires sont de plus en plus ouverts à collaborer avec les ostéopathes animaliers.
Si la confiance, la communication et la recherche scientifique se renforcent, cette complémentarité pourrait devenir un modèle de référence dans la médecine vétérinaire de demain.

Pour les propriétaires d’animaux, c’est une excellente nouvelle : elle garantit une prise en charge plus complète, respectueuse et centrée sur le bien-être global de leur compagnon.

✍️ Source : La Dépêche Vétérinaire